*** Les Globis sont encore sur le Gouf ***
Après 10 jours à terre, bloqués à cause des conditions météorologiques, nous reprenons enfin le cap du large ! Pour notre équipe, c’est un peu l’inconnu, beaucoup de choses ont pu se passer en 10 jours et une question est dans toutes les têtes : nos chers Globis sont-ils encore présents ? Chaque saison c’est la même histoire, nous redoutons le moment où les Globis vont quitter le Gouf. Et oui, il faut bien l’avouer et tout ceux qui nous suivent le savent, les Globis sont notre espèce préférée, on pourrait même dire notre mascotte
Nous sommes de nature optimiste, et après une première écoute infructueuse, nous sommes tous concentrés à notre poste avec le même espoir, les entendre à notre prochain point d’écoute. Le capitaine nous alerte, nous sommes arrivés. Concentrés, nous sondons l’océan, quelques minutes s’écoulent puis de longues vocalises résonnent. Ni une, ni deux, nous remontons à la plateforme d’observation. En un instant, un cri sur bâbord, DAUPHIN ! Un petit groupe de dauphins communs vient de surgir à 50 mètres de notre navire. Très rapide, le groupe fait route, ils réapparaissent sur bâbord avant de disparaître à l’arrière de notre catamaran. La houle est courte et le vent de 9 nœuds suffit à créer de l’écume. Nous prenons quelques minutes pour chercher les dauphins mais sans grande conviction…Les dauphins communs sont les premiers à venir jouer à notre étrave, s’ils sont passés à côté de nous, sans prendre la peine de se détourner c’est qu’ils n’en n’ont pas envie. Notre sentiment est vite confirmé, nous ne voyons plus les dauphins…Dans ce cas, rien ne sert d’insister, lorsqu’ils font route à cette vitesse même si nous les apercevions à nouveau, ils ne s’intéresseraient pas à nous. Et puis nous le savons, ce sont les Globis que nous avons entendu, ce sont donc les Globis que nous voulons trouver
Toute l’équipe retrouve son poste, les minutes passent et puis enfin les imposantes dorsales noires apparaissent, puis des souffles. Plus aucun doute, ce sont les Globis !!! Nous nous approchons au ralenti. Arrivés à 200m, nous ralentissons au maximum, nous n’avançons plus que sous notre erre. La distance se réduit, à bord, place à l’émerveillement. Pour la plupart de nos passagers, c’est la première qu’ils observent des Globis. Même nous qui sommes habitués, nous sommes toujours impressionnés par leur taille alors pour nos passagers l’étonnement est de rigueur. Les mâles peuvent atteindre 7 mètres, tout de même !
Un grand mâle attire particulièrement notre attention, sa dorsale est tordue. C’est certainement le résultat d’une collision. Une chose est sûre c’est la première fois que nous croisons cet individu. Les autres dorsales nous semblent familières. A vérifier ! Nous pensons souvent reconnaître des individus mais ce n’est souvent qu’une illusion…lorsque les biologistes d’ Itsas Arima, l’âme de la mer les comparent à leur base de données, très très souvent ce sont en fait de nouveaux individus qui viennent compléter leur catalogue de photo-identification. Et alors que nous ne savons déjà plus où regarder, le groupe nous conduit peu à peu au milieu de leurs congénères. De tous les côtes, nous apercevons des dorsales et des souffles. Nous naviguons donc d’un groupe à l’autre tout en essayant de prendre un maximum de clichés de chaque individu et ce n’est pas toujours facile lorsque nous sommes entourés de Globis Nous passons plus d’une heure en leur compagnie, nous sommes bien sûr sous le charme de cette rencontre.
Pour conclure, autant vous dire que nous sommes plus qu’heureux que les Globis aient décidé de prolonger leur séjour sur nos côtes !
Et comme pour chaque sortie, le retour au port est l’occasion d’échanger avec nos passagers sur ces magnifiques cétacés.
De notre côté, nous avons déjà en tête nos prochaines sorties qui on l’espère seront à nouveau placées sous le signes des Globis !